- Composition des gaz d'échappement
- Substances non nocives :
Azote N2, oxygène O2, dioxyde de carbone CO2, vapeur d'eau H2O.
- Substances nocives :
Monxyde de carbone CO, hydrocarbures HC, oxydes d'azote NOx, composés au plomb Pb, dioxyde de soufre SO2, particules solides (suies, etc.).
- La relation entre les cinq composants les plus importants des gaz d'échappement (CO2, HC, CO, NOx et O2)
est largement dictée par l'état du moteur et la qualité de la
combustion, qui elle même dépend de la préparation du mélange, de
l'allumage, de la condition mécanique du moteur ainsi que de sa
condition de travail instantanée (émissions brutes, c'est-à-dire pour
le domaine situé avant le catalyseur).
La proportion du mélange air/essence a une grande influence sur la
formation des trois composants nocifs principaux, le monoxyde de
carbone CO, les hydrocarbures non brûlés HC et les oxydes d'azote NOx.
Pour la combustion complète d'un kilo de carburant, il faut en moyenne 14.7 kilos d'air.
Dans ce mélange que l'on appelle stoechiométrique, la "proportion d'air" (lambda) est égale à 1.
La notion (allemande) de "proportion d'air" lambda correspond à la
notion (française) de l'inverse de la richesse r, c'est-à-dire
1/richesse, ou, autrement dit, un lambda < 1 représente un mélange
riche, alors qu'une richesse > 1 représente un mélange pauvre.
La valeur de lambda permet de voir immédiatement si un mélange est
riche ou pauvre, lambda égal O.8, par exemple, correspondant à un
rapport poids air/carburant de (O.8 * 14.7) / 1 = 11.76 / 1, mélange
extrêmement riche.
La figure suivante montre l'étroitesse de la zone utilisable et la
difficulté du problème des gaz d'échappement et illustre l'influence de
la composition du mélange sur les gaz d'échappement (CO, C02, HC et NOx), la consommation d'essence et le couple lors d'une charge partielle (régime moyen et remplissage du cylindre constants).
Il est possible d'arriver à avoir de bonnes valeurs de gaz
d'échappement uniquement dans une plage étroite de part et d'autre de
lambda égal à 1.
Monoxyde de carbone
C'est le réglage de la préparation du mélange qui a l'influence prépondérante sur la formation du monoxyde de carbone (CO2).
On arrive à des valeurs minimales de monoxyde de carbone pour des
valeurs de lambda supérieures à 1.1 où la quantité de CO est presque
indépendante du rapport air/carburant.
La préparation du mélange donne au moteur un excès d'air pour les besoins de la combustion.
Avec un mélange pauvre, il est impératif d'avoir un allumage en bon
état pour obtenir un fonctionnement impeccable du moteur ; un mélange
très pauvre - ou très riche - peut nécessiter jusqu'à quinze fois
l'énergie d'allumage d'un mélange lambda égal 1.
La limite de marche des moteurs de construction conventionnelle se
situe autour de lambda = 1.25, au-delà, le mélange n'est plus
inflammable sans mesures spéciales.
Dans le domaine riche, c'est-à-dire pour lambda inférieur à 1.O,
la teneur en CO est presque linéairement dépendante du rapport
air/carburant.
En raison d'une législation renforcée, on essaye, pour les
utilisations les plus courantes du moteur, de rester dans le domaine de
lambda proche de 1 qui est le domaine de travail d'émission minimale de
substances nocives.
L'adaptation exacte de la préparation du mélange ainsi que de
l'allumage aux différents moteurs a fait diminuer fortement la
production de monoxyde de carbone dans les moteurs modernes.
Des valeurs de 0.5 à 1.5 % de volume sont de règle aujourd'hui.
Une proportion de CO trop élevée est donc toujours signe d'une
préparation de mélange trop riche, par exemple à cause d'un mauvais
réglage des carburateurs ou d'un mauvais fonctionnement du système
d'injection.
Un mauvais niveau du flotteur, une pression d'essence trop élevée,
un filtre à air encrassé, un reniflard de carter principal défectueux
ou un système de starter fonctionnant mal peuvent en être la raison.
- Hydrocarbures non brûlés
Même pour les hydrocarbures non brûlés, on peut atteindre un minimum aux environs de lambda = 1.1 à 1.2.
La proportion d'hydrocarbures, tout comme celle de monoxyde de
carbone, augmente lors d'une combustion incomplète due à un mélange
trop riche.
Néanmoins, l'émission de HC augmente à nouveau dans le domaine pauvre.
Des températures trop basses dans la tubulure d'admission et dans
la chambre de combustion, une distribution non homogène du mélange, le
mélange qui s'éteint trop tôt sur des parois de cylindres trop froides,
une combustion tardive apparaissant lors de mélanges très pauvres et
allant jusqu'au raté d'allumage, provoquent une augmentation importante
de la teneur en HC.
L'émission d'hydrocarbures est aussi modifiée par la charge du moteur.
Le niveau de température dans la chambre de combustion croît par l'augmentation de la charge.
Dès lors, la limite de la zone où la flamme s'éteint sur la paroi du cylindre diminue à charge montante.
Par ailleurs, les plus hautes températures provoquent une post réaction dans les phases d'expansion et d'échappement.
Ces effets entraînent une réduction de l'émission d'hydrocarbures non brûlés durant une charge montante.
L'émission de CO suit un processus semblable.
Le réglage et le fonctionnement du système d'allumage ainsi que
l'état mécanique du moteur influencent considérablement la quantité
absolue de l'émission HC.
Un mauvais réglage de l'allumage, des bougies encrassées, des
câbles de bougies défectueux, des trous d'allumage, un manque
d'étanchéité à l'admission ou aux cylindres, des soupapes d'injection
défectueuses, sont autant de raisons pour un surplus d'hydrocarbures
non brûlés dans les gaz d'échappement.
Pour ces raisons, la teneur en HC dans les gaz d'échappement,
ainsi que celle du CO, sont des grandeurs mesurables fondamentales pour
un diagnostic étendu du moteur.
- Oxydes d'azote
La dépendance de l'émission d'oxydes d'azote (NOx) à lambda est exactement à l'inverse des hydrocarbures.
Il en existe un maximum dans la zone où lambda est environ égale à 1.1.
Bien que par l'appauvrissement du mélange les hydrocarbures soient
le plus complètement brûlés, l'oxygène ainsi libéré réagit surtout avec
l'oxyde d'azote lors d'une augmentation de pression et de température
dans la chambre de combustion.
C'est ainsi qu'une mesure des oxydes d'azote au ralenti ne donne que très peu d'informations significatives.
C'est pourquoi l'utilisation d'un banc de mesures de performances est nécessaire pour mesurer vraiment les oxydes d'azote.
La raison pour laquelle le taux d'oxydes d'azote diminue à nouveau
lors d'un appauvrissement plus poussé du mélange est qu'avec une
dilution grandissante, la température dans la chambre de combustion
baisse à nouveau et recule ainsi la condition pour la formation
d'oxydes d'azote.
Une augmentation de l'avance à l'allumage et, en corollaire, une
température plus élevée de la chambre de combustion, entraîne une
augmentation des oxydes d'azote et ce pour tout le domaine du rapport
air/carburant.
L'émission d'oxyde d'azote sur des voitures sans dispositif de
réduction des substances nocives ne peut être diminuée par l'atelier,
si ce n'est par le réglage du point d'allumage.
Ainsi, c'est seulement depuis que le contrôle des véhicules
pauvres en substances nocives est effectué, que la mesure d'oxydes
d'azote a son importance pour l'atelier de mécanique.
- Dioxyde de carbone
Le dioxyde de carbone (CO2) n'est pas une
substance nocive proprement dite ; faisant partie d'un produit final de
la combustion, il doit avoir son maximum au point stoechiométrique
lambda = 1.
On peut dès lors, prendre la teneur en COx comme critère pour une combustion plus ou moins complète.
La valeur maximale possible à lambda 1 et à une combustion complète idéale se trouverait environ à 12 % de volume.
Plus la valeur de COx dans les gaz d'échappement
approche cette valeur, plus la combustion est complète et plus la part
des éléments CO ou HC non brûlés est faible.
D'autre part, à faibles niveaux de substances nocives, une trop basse teneur en COx
indique une dilution des gaz d'échappement intolérable, causée par
exemple par des fuites ou des trous dans le système d'échappement.
- Oxygène
L'oxygène libre (Ox) dans les gaz d'échappement
apparaît lors d'un excès d'air dans le mélange. Dès que l'on dépasse
lambda = 1, il apparaît une nette augmentation de la teneur en Ox.
De même que le maximum de dioxyde de carbone, la teneur en oxygène
est une indication sans équivoque du passage de la zone riche à la zone
pauvre, mais aussi de manques d'étanchéité dans les systèmes
d'admission et d'échappement ainsi que d'interruptions de combustion.
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